Date :
21/11/2023

Près 70 % des émissions de gaz à effet de serre des entreprises sont générées par l’activité de leurs fournisseurs, selon les secteurs. De fait, il ne peut pas y avoir de décarbonation sans les achats. L’enjeu est complexe car la décarbonation des achats nécessite l’implication de nombreuses parties prenantes, alors comment s’y prendre ? Cet article revient sur le rôle des achats dans la décarbonation et livre quelques conseils pratiques pour commencer à réduire l’empreinte carbone des organisations.

L’impact des achats dans la décarbonation des entreprises

La décarbonation vise à réduire toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES), produites par l’activité humaine afin d’atteindre un équilibre climatique. Dans ce processus, les entreprises ont un rôle crucial à jouer.

Alors que la plupart des entreprises se sont fixées des objectifs en matière de neutralité carbone, seuls 24 % sont en mesure de respecter leurs engagements, comme l’indique une étude d’Engie. Une des principales raisons est qu’elles ont du mal à réduire les émissions de scope 3 qui proviennent de tous les produits et services achetés pour soutenir leur activité.

Ces émissions peuvent représenter la majorité de l’empreinte carbone totale d’une entreprise selon les secteurs. Elles dépassent parfois les 70 % des émissions produites selon l’entreprise. La réduction des émissions provenant des achats est donc un problème fondamental et urgent qui nécessite de nouveaux outils et de nouvelles méthodes.

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Réduire l’empreinte carbone des achats, mission impossible ?

La décarbonation des achats nécessite un engagement et une stratégie à long terme. En effet, les émissions de scope 3 sont beaucoup plus difficiles à identifier et à maîtriser que celles du scope 1 et 2, pour la simple raison qu’elles impliquent d’autres parties prenantes. Le scope 1 concerne les émissions directes liées aux ressources détenues par l’entreprise. Le scope 2 concerne les émissions provenant de la production d’énergie. Les émissions de scope 3 sont générées par les ressources des fournisseurs et par l’utilisation de leurs produits et services, et ce, tout au long de leur cycle de vie.

Connaître ses fournisseurs et collaborer avec ses partenaires est donc capital pour réussir à mettre en œuvre ses objectifs de décarbonation. Pour réduire leur empreinte carbone, les Achats peuvent commencer par mettre en place certaines actions simples que nous allons détailler.

Décarbonation des achats : par où commencer ?

Développer l’achat local et responsable

Pour commencer à réduire l’empreinte carbone des achats, commencez par favoriser les solutions de proximité. Vous pouvez acheter un produit éco-responsable, mais s’il doit parcourir des milliers de kilomètres pour arriver jusqu’à vous, cela ne fera pas baisser vos émissions. Menez un sourcing minutieux en explorant les territoires à proximité, car il existe souvent des offres équivalentes tout aussi performantes et parfois même plus économiques.

C’est exactement ce qu’il s’est passé pour l’un de nos clients du secteur hospitalier. Lors d’un sourcing effectué sur Silex, l’équipe a pu identifier un nouveau fournisseur situé dans le même département pour répondre à son besoin, ce qui leur a permis d’économiser sur les frais de port tout en réduisant leurs émissions. De plus, ils se sont aperçus que le nouveau prestataire était en réalité le fournisseur de leur ancien distributeur. Ils n’ont donc eu aucun compromis à faire sur la qualité ou le prix. De manière générale, de nombreux sourcing sont menés dans l’optique de relocaliser au plus proche un achat, souvent historiquement réalisés auprès d’un fournisseur étranger et donc importé.

Challenger le besoin du prescripteur

La définition du besoin peut déjà avoir un impact considérable sur l’empreinte carbone de l’achat. Travaillez main dans la main avec le prescripteur pour comprendre l’objectif de sa demande, les contours du projet et les leviers disponibles pour réduire l’empreinte carbone. Privilégiez une définition du besoin plutôt fonctionnelle pour rester ouvert à de nouvelles solutions plus innovantes. Cette approche permet d’identifier des solutions alternatives plus respectueuses de l’environnement, à l’image du projet mené par la direction des Achats du groupe La Poste qui a opté pour la mise place d’une nouvelle flotte de voitures électriques pour renouveler son parc automobile.

À nouveau ici, le sourcing joue un rôle clé pour permettre à l’acheteur d’être force de proposition et amener de nouvelles solutions pour challenger le besoin du prescripteur. Dans un contexte d’innovation continue avec des solutions toujours plus pointues, la bonne compréhension du besoin et sa mise en adéquation avec le marché dans le cadre du sourcing deviennent des enjeux majeurs pour retenir les solutions les moins carbonées.

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3. Vérifier la performance environnementale du fournisseur

Développer une véritable connaissance de vos fournisseurs est indispensable pour mettre en œuvre une démarche de décarbonation des achats, mais les données ne sont pas toujours facilement accessibles. Néanmoins, certains labels et certifications vous permettent de vérifier le respect de normes environnementales ou la performance RSE d’une entreprise lors du processus de sourcing.

Le bilan GES

Tout récemment adopté dans les textes (loi relative à l’industrie verte du 23 octobre 2023) et de plus en plus généralisé, le bilan de gaz à effet de serre, aussi appelé BGES, vise à évaluer la quantité de gaz à effet de serre (GES) générée dans l’atmosphère par l’activité d’une entité (entreprise, collectivité, territoire, etc.) sur une année, et intègre les émissions de scope 1, 2 et 3. Il est obligatoire pour les entités suivantes :

  • les personnes morales de droit privé de plus de 500 salariés en France métropolitaine ;
  • les personnes morales de droit privé de plus de 250 salariés dans les départements d’outre-mer ;
  • les personnes morales de droit public de plus de 250 salariés ;
  • les collectivités de plus de 50 000 habitants.

Ainsi toutes les entreprises soumises au bilan GES ont l’obligation de publier leur rapport sur le site de l’ADEME, et de le renouveler tous les 4 ans, et tous les 3 ans pour les acteurs publics.

Si vous êtes utilisateur de Silex, vous pouvez retrouver ces données sur notre plateforme. À travers nos solutions achats, nous mettons à disposition de nos utilisateurs toutes les données nécessaires pour mieux connaître les fournisseurs et prendre des décisions éclairées.

Certifications environnementales et labels RSE

Certaines normes environnementales sont éligibles à la certification. Elles sont réglementées et leur attribution est soumise à un audit de l’entreprise réalisée par un organisme externe, ce qui les rend très fiables. Parmi elles, on trouve la norme ISO 14 000 sur le management environnemental, et ses sous-familles comme ISO 1406X qui concerne l’économie neutre en carbone, ou la sous-famille 1404X qui porte sur l’analyse de cycle de vie (ACV) d’un produit ou service.

La certification Haute Qualité Environnementale (HQE) est une certification française qui récompense les entreprises du bâtiment dont les pratiques assurent un haut niveau de performance en matière de développement durable et de performance énergétique.

Par exemple, le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), vous aidera à identifier les prestataires en rénovation énergétique reconnus pour leur expertise et répondant à un certain nombre de critères de conformité.

Le label Greentech Innovation distingue les entreprises françaises innovantes œuvrant en faveur de la transition écologique grâce à leur activité, et ce dans de nombreux domaines (agriculture, finance durable, mobilité, etc.).

4. Coopérer avec ses fournisseurs

Il est impératif de créer une dynamique de coopération entre acheteurs et fournisseurs pour entreprendre une démarche de décarbonation achats. La première étape pour réduire les émissions est de pouvoir les quantifier, et pour y parvenir, les fournisseurs doivent partager leurs données. Dans ce processus, la confiance est un élément essentiel. Or, elle est souvent absente ou insuffisante, et les fournisseurs peuvent retenir ces informations de crainte qu’elles ne soient utilisées par les acheteurs dans leurs rapports de force.

Cependant, la réglementation ainsi que les injonctions des consommateurs envers les entreprises à développer des offres ayant une teneur faible en émission peuvent servir d’incitation à la collaboration. Les fournisseurs peuvent être plus enclins à partager leurs données s’ils bénéficient de conseils sur la manière de les récolter mais aussi de les communiquer.

Le manque de normes et d’outils rend encore parfois difficile la quantification des émissions de gaz à effet de serre du scope 3. C’est pour cela qu’un véritable engagement de la part des directions prescriptrices est nécessaire pour fiabiliser ce processus, ainsi qu’une véritable implication de la part des fournisseurs. Sans leur soutien, les Achats ne pourront pas atteindre les objectifs de réduction carbone. Cependant, les outils réglementaires évoluent, tandis que la prise en compte de l’impact environnemental prend une place de plus en prépondérante dans les stratégies des entreprises.

La décarbonation des achats est un sujet vaste et complexe, et nous espérons que cet article vous aura aidé à éclaircir quelques points. Chez Silex, nous aidons les acheteurs à prendre les meilleures décisions d’achats grâce à des solutions basées sur la donnée. Si vous souhaitez en savoir plus consultez notre site ou contactez-nous pour être mis en relation avec l’un de nos experts !

Sources :

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