Dans un climat de plus en plus compétitif, les organisations doivent se différencier et innover. Or, les meilleures idées viennent souvent de l’extérieur et le sourcing offre de nombreuses opportunités pour développer l’innovation. Les Achats occupent donc une place de choix dans les organisations pour stimuler l’innovation et identifier les solutions qui les aideront à gagner en performance.
Pourquoi encourager le sourcing d’innovation ?
Le sourcing fournisseurs a toujours été au cœur du métier d’acheteur. Cette pratique peut servir différents objectifs, selon les priorités du moment. Pendant longtemps, cela a été la recherche de la performance économique. Récemment, les dernières crises ont donné un rôle plus stratégique aux Achats notamment pour gérer les risques et éviter les problèmes d’approvisionnement. Mais le sourcing est également un outil très efficace pour stimuler l’innovation au sens large (innovation de produit, innovation de procédé, de modèles d’affaires, développement de la performance sociale et environnementale…).
D’après le cabinet de conseil McKinsey, plus de la moitié des innovations actuelles tirent leur origine à l’extérieur des organisations (fournisseurs, centres de recherche, consommateurs), et les deux tiers des innovations proviendraient directement du marché fournisseurs. Le sourcing est donc un outil indispensable pour capter ces innovations.
Par ailleurs, si l’on s’en tient aux innovations technologiques, le sourcing d’innovation présente plusieurs avantages par rapport au développement en R&D. Il réduit les risques car l’idée a été préalablement testée et sa faisabilité est déjà démontrée. De plus, d’après McKinsey, les innovations sourcées à l’extérieur sont commercialisées 40 % plus rapidement que les innovations ayant vu le jour à l’intérieur de l’organisation.
Il existe tout de même certains freins à ce type de démarche. Le plus important est le temps. Le sourcing d’innovation peut être beaucoup plus chronophage qu’un sourcing « classique » sur des marchés plus matures. D’ailleurs, certaines organisations achats créent même des pôles dédiés à l’innovation, non seulement pour y consacrer le temps nécessaire, mais aussi parce que l’innovation fait partie de leur stratégie.
Cependant, les nouvelles technologies sont particulièrement pertinentes pour faciliter le sourcing d’innovation. Avec une solution axée sur la donnée, votre service achat peut réaliser un gain de temps potentiel de l’ordre de 95 % sur la recherche de fournisseurs.
La digitalisation, un important levier pour le sourcing d’innovation
Pour parvenir à favoriser l’innovation à travers le sourcing, les acheteurs ont besoin de temps et d’outils. D’après l’Observatoire des Achats et de l’innovation, les premiers freins cités par les services Achats pour innover sont :
- le manque de connaissance et de compétences technologiques (81 %)
- le manque de temps pour effectuer des activités stratégiques (79 %)
- le manque de ressources et de personnes dédiées (65 %)
- le manque d’outils informatiques (57 %)
- le manque d’informations sur les marchés (42 %)
Pour innover, il faut les outils adaptés et avoir mis en place des processus simples et fluides pour gagner en productivité. La digitalisation de certaines tâches notamment dans la collecte des données et l’identification des fournisseurs libère du temps mais permet également de prendre les bonnes décisions. L’accès à la donnée permet notamment d’identifier, dès la phase de sourcing, les opérateurs détenteurs de brevets ou bénéficiant d’un crédit impôt recherche ou d’un crédit impôt innovation, par exemple.
La systématisation des processus de sourcing fournisseurs, et plus généralement d’achats, offre un meilleur contrôle sur l’activité achat dans son ensemble et facilite l’anticipation des projets d’achats, et donc l’identification d’opportunités d’innovation. Un service achats qui parvient à sourcer et intégrer des innovations externes, participe à la croissance de toute l’entreprise.
L’innovation : un facteur stratégique de croissance et de performance
L’innovation a toujours été un vecteur majeur de croissance. Selon McKinsey, entre 25 et 45 % des revenus des entreprises viennent de produits innovants. Mais, l’innovation ne se produit pas uniquement dans l’industrie. Même dans les secteurs du tertiaire, comme la banque-assurance, l’innovation peut apporter des améliorations dans l’expérience ou la relation client, par exemple.
Être ouvert à l’innovation aide à réduire les coûts, à augmenter la productivité et à résoudre certains problèmes internes. Par exemple, la sécurité est un domaine où l’on trouve beaucoup d’innovations (sécurité des accès, sécurité des systèmes d’information, cybersécurité…), et qui concerne tous les secteurs d’activité.
Le secteur de la santé est également un bon exemple. Grâce au sourcing intelligent, un de nos utilisateurs est parvenu à identifier un service permettant de dématérialiser le suivi du nettoyage des chambres dans ses établissements. Le gain de temps et d’efficacité a été considérable.
Le changement de fournisseur ou de méthode de contractualisation peut également être une manière d’innover. Par exemple, vous changez d’outil informatique et passez au modèle SaaS, beaucoup plus agile qu’un système « on premise », ou vous trouvez une PME locale pour vous fournir plutôt qu’un gros distributeur.
Dans les achats publics, la recherche d’innovation est également encouragée grâce à des dispositifs comme les contrats achats innovants qui permettent de contractualiser directement avec un fournisseur sans publicité ni mise en concurrence. C’est ainsi que la ville de Nice a pu mettre en place un nouveau système d’arrosage intelligent, ou encore que la Métropole Toulon Provence Méditerranée s’est dotée de mobilier urbain de végétalisation pour lutter contre les îlots de chaleur.
Certaines innovations offrent donc aussi des solutions qui participent au développement durable. L’économie circulaire avec le réemploi ou la réutilisation de certains produits et matériaux est devenu une priorité pour beaucoup d’organisations. Avec la loi Agec contre le gaspillage de nombreuses entreprises doivent limiter la production et revaloriser leurs déchets. Elles doivent donc être à l’affût de solutions innovantes pour atteindre leurs objectifs.
Pour rester performantes, les organisations doivent rester à l’écoute du marché afin d’identifier des vecteurs potentiels de croissance. C’est aussi le meilleur moyen de rester compétitif et d’améliorer son image de marque. Il ne faut donc pas hésiter à challenger sa base fournisseurs et à diversifier ses panels pour tester et intégrer différentes formes d’innovations.
Pour y arriver, il faut aussi se poser les bonnes questions. Existe-t-il des solutions aussi performantes, voire plus, mais plus proches ou plus responsables ? Existe-t-il une solution plus performante ou complémentaire à celle que j’ai actuellement ?
L’innovation est un atout indispensable pour rester compétitif, mais se trouve souvent en dehors du réseau de l’organisation. Les Achats ont donc un rôle crucial à jouer, mais ils doivent être davantage impliqués dans les projets d’innovation.
Quelle place pour les Achats dans l’innovation ?
Tirer profit des bonnes idées extérieures n’est pas une idée nouvelle, mais pourrait être davantage exploité. D’après une étude réalisée par Deloitte, 39 % des organisations Achats sont encore rarement impliquées dans l’innovation. Pourtant, elle reste une priorité pour la plupart d’entre elles. En effet, les départements R&D portent naturellement les projets d’innovation, surtout technologique, mais ils possèdent rarement la connaissance des marchés fournisseurs suffisante, contrairement aux Achats.
Grâce à leurs compétences en sourcing, les Achats pourraient être un moteur de l’innovation. Non seulement ils peuvent identifier des fournisseurs innovants, ce que la R&D peut également faire, mais également évaluer les fournisseurs potentiels en lien avec les besoins et contraintes d’approvisionnement pour choisir le fournisseur le plus adapté. Au-delà de la performance technologique, la sélection des fournisseurs doit également prendre en compte sur leurs capacités à répondre sur le plan opérationnel, notamment afin de réduire les risques de perturbations sur la chaîne d’approvisionnement.
Pour devenir leader en matière d’innovation, les Achats doivent travailler en mode projet et adopter une approche fonctionnelle du besoin. Pour identifier des solutions innovantes, il est essentiel de faire attention à la manière dont on spécifie son besoin. Plus la demande est centrée sur le besoin et le résultat attendu, plutôt que sur les moyens pour l’atteindre, plus les chances d’identifier des fournisseurs innovants augmentent. En effet, un fournisseur ne proposera de solution innovante que si l’entreprise ou l’organisation est ouverte à de nouvelles solutions.
Une telle démarche permet de construire des partenariats stratégiques et durables avec ses fournisseurs. L’acheteur doit donc travailler de manière étroite à la fois avec les prescripteurs et les fournisseurs pour coordonner les différentes parties prenantes, optimiser les processus et les ressources, et bâtir des relations clients-fournisseurs pérennes. Il doit également être garant de l’alignement de la stratégie d’achat avec la stratégie globale de l’organisation.
Pour réussir, la démarche d’innovation doit également être soutenue en interne, en particulier par la direction. Ainsi, la fonction Achats pourra passer d’une position où elle agit de manière réactive à une position d’anticipation.
Sources :
